Le manque de toi

Entendre tes griffes sur le carrelage quand tu marches dans la maison.
Enfoncer ma tête dans ta fourrure et respirer ton odeur pour m’apaiser quand je ne vais pas bien.
Te prendre dans mes bras et te faire des câlins dans le coin du jardin le plus exposé au vent.
Te dire « à tout à l’heure, soit sage, je t’aime mon cœur » quand je quitte la maison.
Te voir m’accueillir quand je rentre, une peluche dans la gueule, les oreilles en avion avec tes grognements affectueux et ta danse de l’anguille.
Entendre tes aboiements quand tu cherches à attirer notre attention ou que tu fais le fou.
Te voir nous faire tourner en bourrique quand on lance un jouet et que tu attends que nous allions le chercher nous-même.
T’entendre ronfler au pied du lit et te regarder dormir paisiblement.
Aller se balader tôt le matin et profiter de la nature dans le silence et dans le calme, sans avoir besoin de prononcer un mot.
Attendre patiemment que tu finisses d’analyser toutes ces odeurs qui t’attirent pour continuer d’avancer.
Anticiper ces moments où tu ralentis devant un portail pour attendre que le chien derrière t’aboie dessus pour à ton tour lui répondre.
Observer ta délicatesse avec les hérissons, les oiseaux et autres petits animaux.
Sourire de te voir demander des câlins à la fin de la balade juste pour ne pas avoir à rentrer tout de suite.
Me rappeler que tu as été mon moteur et mon meilleur professeur pour créer mon entreprise et évoluer dans le milieu canin.
Tendre l’oreille pour t’entendre te secouer quand tu te lèves de ta sieste.
Mettre les croûtes de fromage ou un morceau de jambon dans ta gamelle pour te faire plaisir.
Te voir accourir au mot « apéro » car tu sais que tu vas avoir ton os.
Prendre le jouet que tu m’apportes pour le remplir de fromage et voir ton regard s’éclairer dès que je te le redonne.
Penser chaque soir à te donner ton biscuit avant d’aller dormir.
Rire de te voir faire tes fameux moonwalk pour passer les pas de porte, ou réclamer le fameux « gratte-gratte ».
Ranger tes innombrables peluches de temps en temps, en prenant soin de bien te laisser ton Teddy que tu adores depuis que tu es bébé et qui reste intact au fil des années. 
Observer avec le sourire tes quarts d’heure de folie qui ne durent jamais plus de deux minutes.
T’entendre faire le loup au milieu du jardin ou dans le salon parce que « tu aimes ta voix ».
Penser aux moments où tu venais te coller contre moi quand je pleurais dans mon fauteuil roulant après mon accident.
M’essuyer le visage pour enlever tes poils à chaque câlin parce que tu es en mue deux fois par an pendant six mois.
Sentir ton souffle sur mon visage quand je dors parce que tu as posé ta tête sur le lit pour me réveiller en douceur.
Te voir arriver dans la chambre et nous lécher les pieds simplement parce que tu es content.
Plonger mon regard dans le tien et me sentir instantanément plus légère.
Tout partager et vivre avec toi pendant douze ans et demi.

Tous ces moments me manquent horriblement. 
Toutes ces habitudes ancrées depuis tant d’années dont je peine à me défaire.
Deux mois que tu es parti et qui me semblent une éternité.
Je savais que ton départ serait dur, mais je n’imaginais pas à quel point le vide que tu laisserais serait si grand et si difficile à supporter, impossible à combler.
J’ai l’impression qu’un morceau de mon cœur est parti avec toi, qu’une plaie béante s’est ouverte et qu’elle ne cicatrisera jamais.
Je sens encore ton odeur sur ton tapis et j’ai parfois l’impression que tu dors au pied du lit quand je me réveille.
Je vais toujours me balader le matin dans le calme et la nature, mais seule, sans toi.
Je compte les jours depuis ton départ comme si tu allais bientôt rentrer, mais tu ne reviens pas.
Dès que je parle de toi, mes larmes coulent, mon cœur est lourd, mais tu n’es plus là pour m’apaiser, me réconforter.
Les sourires reviennent, mais uniquement pour masquer la peine.
Je sais que le monde continue de tourner sans toi, mais tu sais, mon monde à moi s’est effondré depuis que tu n’es plus là.
Ce n’est pas la vie avec un chien qui me manque … 
C’est TOI qui me manques 💔.